Comment faire échec et mat ?

Le mat du couloir est une menace très courante dans les parties. C’est souvent une raison pour laquelle on est amené à pousser un pion devant le Roi pour lui laisser un case de fuite. Dans le cas d’un petit roque il s’agira du pion h ou pion g.

Cela évite l’attaque décisive d’une pièce lourde, la Tour ou la Dame, sur la première ou la dernière rangée. Sans cela le Roi pourrait être attaqué par l’une de ces pièces adverses et n’aurait aucune case de fuite car il serait bloqué par ses propres pions devant lui.

Dans l’exemple, la position est matériellement égale mais la faiblesse de la dernière rangée est fatidique pour les Noirs. Les Blancs sacrifie leur Dame et force le mat.

Le mat de l’escalier est aussi une histoire de couloir. Souvent mené par 2 Tours, il peut aussi être amené par une Tour avec une Dame. Ce qui est plus facile car la Dame peut protéger la Tour qui change de rangée.

Le but est d’emmener le Roi attaqué jusqu’à la dernière rangée ou dernière colonne afin de réaliser un genre de mat du couloir. Au lieu que le Roi soit bloqué par ses propres pièces, il est bloqué par l’une des pièces lourdes qui contrôle toutes les cases de l’avant dernière rangée ou colonne.

Le « baiser de la mort » (ou « baiser de la Dame ») est un Mat très classique et répandu car il est la conclusion d’une partie gagnée avec un pion de plus. Après la promotion du pion, la Dame s’associe à son Roi pour mater le Roi adverse et ne lui laisser aucune case de fuite.

Ce mat peut aussi être obtenu avec une Dame soutenu par une autre pièce telle que le Fou, le Cavalier ou même un pion.

La position finale de ce mat est un baiser de la mort. Mais les caractéristiques de ce mat sont dans les coups qui précèdent. La Dame est face au roque adverse et l’avancée du pion crée immédiatement une menace de mat. Cela force l’avancée du pion adverse devant la Dame car la prise est impossible à cause du clouage horizontale.

Ensuite la Dame se décale pour créer de suite une menace de baiser de la mort imparable car aucune pièce adverse ne peut venir contester la case devant le Roi contrôlée par le pion d’attaque.

La position finale de ce mat est encore un baiser de la mort. La particularité de la position est le pion de l’attaquant sur la colonne g qui contrôle les cases libres devant le Roi adverse.

Dans l’exemple, les Blancs peuvent se permettre de sacrifier 2 Tours afin d’amener leur Dame en position de réaliser le baiser de la mort suite à un échec.

La particularité de ce mat sont les pièces situées de chaque côté du Roi attaqué qui le privent de cases de fuite et ne contrôlent pas les cases devant le Roi.

La Dame de l’attaquant inflige l’échec et mat en se postant devant le Roi sans qu’elle ne puisse être prise.

Comment faire échec et mat avec un Cavalier ?

Le mat à l’étouffée en est un exemple. L’idée ici est d’enfermer le Roi adverse au milieu ses propres pièces, le plus souvent en sacrifiant une pièce comme la Dame, et de porter l’estocade finale avec le Cavalier.

Il existe aussi des variantes de certaines ouvertures qui mènent à des mats à l’étouffée après quelques coups, comme dans la Défense Caro-Kann, la Défense scandinave ou le Gambit de Budapest.

Le Cavalier est encore une pièce importante dans le mat d’Anastasie. Mais ce n’est plus lui qui porte le coup fatal. Non, ici il sert à contrôler les cases autour du Roi adverse et de finir l’attaque par une espèce de mat du couloir avec une pièce lourde.

C’est la faiblesse du roque noir non défendu par un Cavalier qui permet le sacrifice sur le pion h et rend la combinaison possible.

Encore un mat dans lequel le Cavalier est une pièce prépondérante. Il se coordonne avec une Tour pour mettre échec et mat le Roi adverse bloqué dans un coin de l’échiquier.

Après les mats qui impliquent le Cavalier, le mat Pillsbury est le premier que nous voyons qui concerne le Fou. C’est une collaboration entre cette pièce et la Tour avec une pincée d’échec double.

Il se produit lorsqu’un Fou contrôle la case de coin à côté d’un Roi roqué, tandis qu’une Tour délivre le mat. Pour que cela se produise, la protection de pion devant le Roi doit être compromise et la Tour noire doit toujours être à côté du Roi.

L’échec double lorsque la Tour vient en g8 évite la défense par la poussée du pion en f6 par exemple.

Le mat de Morphy est encore une histoire de collaboration entre le Fou et la Tour. Le Roi noir est coincé dans un coin derrière son propre pion. Le Roi est également coupé par la Tour blanche. Le Fou des Blancs donne l’échec et mat.

L’avance du pion du pion devant le Roi dans le petit roque peut constituer une faiblesse. Dans ce tableau de mat, le Fou des Blancs qui contrôle les cases libérées par cette avance permet un sacrifice de pièces lourdes qui mène à l’échecs et mat.

L’avance d’une case du pion devant le Roi dans le petit roque peut déjà constitué une faiblesse mais lorsqu’il avance de 2 cases c’est encore pire. Dans le mat d’Andersen, la présence du Fou des Blancs sur la diagonale a1-h8 permet la combinaison car il contrôle les cases g7 et h8.

Le sacrifice du 2eme Fou en h7 permet à la Dame d’arriver sur le colonne h sur échec et de conclure par un mat en h8. Cela fonctionne aussi en remplaçant la Dame blanche par une Tour comme dans le mat de Mayet.

Il y a plusieurs motifs pour le mat de Greco mais les caractéristiques sont les mêmes :

• Le Cavalier des Noirs est absent au niveau du roque
• La diagonale du Fou de cases blanches est ouverte
• Si le pion h du roque des Noirs était absent une pièce lourde des Blancs pourrait donner l’échec et mat.

Avec l’aide de leur Cavalier, les Blancs parviennent à ouvrir la colonne h pour parvenir à leur but.

Ce mat arrive le plus souvent quand l’un des joueurs à jouer le grand roque. Ici la position du roque noir est affaiblie par l’avance du pion c et les Blancs ont la paire de Fous.

La manœuvre du mat est d’ouvrir une 2eme diagonale sur le Roi par un sacrifice de pièce sur le pion c avancé. Le 2eme Fou peut alors entrer en action pour délivrer l’échec et mat.

Ce mat est une belle collaboration de pièces mineures avec la paire de Fous comme bourreau du Roi. Mais le Cavalier a toujours son importance, souvent en g5 dans le cas d’une attaque sur le Roi noir, pour contrôler la case d’exécution par le Fou de cases blanches en h7, ou pour contrôler les cases de fuites lorsque l’échecs décisif est donné par le Fou de cases noires.

Le mat du Lion, appelé aussi le mat de l’idiot ou le mat du niais, est le mat le plus rapide qu’il est possible de réaliser et montre comment un mauvais début peut très vite être sanctionné.

Le fameux coup du Berger est le plus connu des mats. Il est apprécié des novices car facilement réalisable face à un débutant dont le développement des pièces laisse à désirer. Il est surtout utile pour comprendre le mécanisme du mat et voir la coordination des pièces entre elles.

Le mat de Légal est un exemple qui montre le danger d’un clouage relatif. Si cette combinaison ne mène pas toujours au mat, elle procure cependant un avantage décisif (comme démontré dans les sous variantes).

Le sacrifice du Fou est un grand classique et une attaque à connaître absolument. L’exemple est une des positions possibles qui rendent ce sacrifice valable. Il peut mener à l’échec et mat mais ce n’est pas forcé.

La caractéristique importante de cette attaque est que le Roi noir est isolé : pas de pièce pour défendre le roque et les autres sont coupées de l’aile Roi.

Il faut toujours se poser la question du refus du sacrifice et de la montée du Roi noir en g6. Dans le livre en anglais de Vladimir Vukovic, Art of Attack, il y a un chapitre entier dédié à ce sacrifice.